Une cérémonie dignement célébrée
Mmes, MM les responsables des anciens combattants et porte-drapeaux,
Mes chers collègues,
Mesdames, messieurs, chers enfants, chers concitoyens,
Aujourd’hui, 70 ans après la capitulation des armées nazies, dans chaque village, dans chaque ville, la France est rassemblée pour commémorer la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Au nom de tous les Ports-Foyens et Ponchaptois, je vous remercie de votre présence qui témoigne une fois de plus de votre attachement au Devoir de Mémoire.
Le 8 mai 1945, la plus grande tragédie de l’histoire humaine prenait fin sur un bilan sans précédent : sans doute près de cinquante millions de morts, hommes et femmes de tous les continents, sacrifiés au nom des rêves de conquêtes de quelques-uns, au nom d’idéologies méprisant la dimension humaine. Des dizaines de millions de cadavres, la famine, les destructions, la torture, les viols, la déportation dans les camps de la mort de millions de civils, hommes, femmes et enfants.
En ce jour de commémoration, il est de notre devoir de rendre un hommage solennel à tous nos libérateurs : aux combattants en uniforme, opérant sur les champs de bataille en 1940 comme en 1944 et 1945, aux Forces Françaises Libres, constituées auprès du général De Gaulle pour poursuivre le combat ; aux Résistants de l’armée des ombres, de toutes obédiences engagés contre l’Occupant et qui formeront les Forces Françaises de l’Intérieur ; aux Alliés, venus parfois du bout du monde, exprimer leur fidélité aux valeurs universelles de paix, de liberté et de fraternité, ceux venus de métropole et d’Afrique du nord, engagés dans la campagne d’Italie, ceux venus de près de 15 Nations, engagés dans l’opération Overlord qui débarquèrent le 6 juin 1944 en Normandie, ceux qui débarquèrent en Provence le 15 août 1944 sans oublier les forces du Front de Russie qui livrèrent des batailles décisives.
Ils nous montrent ce que signifient le courage des hommes et l’esprit de solidarité.
C’est par eux que pendant cinq ans, malgré l’oppression du gouvernement de Vichy et de ses valets, l’espoir de liberté et des valeurs de la République n’a jamais cessé d’exister. C’est à eux tous que nous devons ce 8 mai 1945.
En septembre 1944, au lendemain de la Libération de Sainte-Foy et de sa région, les combattants de la Résistance foyenne rejoignirent le Front de l’Atlantique entre Médoc, Royan et la Rochelle. Ils participèrent à la Libération finale de notre pays jusqu’à ce 8 mai 1945 qui vit entre autre, le retour des prisonniers de guerre et des S.T.O dans leurs foyers.
Et puis, il y a ceux qui, par miracle, sont revenus méconnaissables des camps de concentration et d’extermination nous conter l’horreur et les souffrances qu’ils avaient endurées. La déportation fut bien davantage que le transport d’ennemis en terre étrangère ; elle fut, avec la collaboration servile du gouvernement de Vichy et de l’Etat français, une terrible machine à déshumaniser, à tuer hommes, femmes et enfants au nom d’une funeste idéologie.
Cette journée est l’occasion de nous souvenir de ces milliers d’anonymes qui ont combattu, ceux qui ont souffert en silence derrière les barbelés des camps, ceux qui ont été persécutés et déportés. Nous avons une pensée particulière aux victimes de notre commune dont les noms sont gravés sur la pierre de ce monument.
Aujourd’hui, instruits par l’histoire, nous savons qu’aucune dérive n’est acceptable. Nous savons que rien n’est banal ni anodin. Nous savons comment l’horreur fait ses premiers pas. Nous savons où conduit la faiblesse, des nations.
En ce jour de mémoire, nous voulons saluer et encourager toutes les initiatives qui vont dans le sens d’un monde de tolérance, de paix, d’amitié et de solidarité entre les hommes et les peuples. Notre devoir de mémoire nous rassemble pour renouveler sollennellemment nos engagements à toujours défendre ces valeurs qui constituent notre héritage, notre bien commun.
Aussi, la tête haute, riche de nos convictions républicaines, nous pouvons affirmer que le 8 mai devient, et chaque année davantage, le moment de symboliser et de rappeler ces valeurs de respect, de dignité qui doivent être transmises de générations en générations.
Le 8 mai constitue une date fondatrice de ce magnifique édifice que représente l’Europe de la paix. Elle a su nous préserver de la guerre et garantir la fraternité des peuples. Veillons à en assurer, ensemble, le destin.
Vive la Paix, Vive la République, Vive la France.
Discours prononcé par Jacques Reix, Maire de Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt, lors de la cérémonie. – Photos : Michel LABATUT
A l’issue de la Cérémonie le commandant Saint-Marc a décoré Bernard Trévisan de la médaille de reconnaissance de la Nation pour sa présence en Algérie en 1962 au Centre interarmées d’essais d’engins spéciaux à Hammaguir, en tant que soldat de 1re classe.